C’est avec colère que nous condamnons la décision du Bureau du Sénat, prise le mercredi 12 juillet 2023, qui ne reconnaît pas les faits de harcèlement dont est accusée la sénatrice Esther Benbassa, suite à la saisine de la cellule anti-harcèlement de la part d’une ancienne collaboratrice parlementaire. L’instance a décidé de ne pas donner suite au signalement malgré les conclusions de l’enquête menée par un cabinet indépendant estimant pourtant les accusations de harcèlement moral établies. Cette décision est d’une extrême gravité, nous la dénonçons.

Le message envoyé aux collaboratrices et collaborateurs parlementaires a le mérite d’être clair : les parlementaires peuvent agir en toute impunité, ils et elles ne seront jamais inquiétés pour des faits, aussi graves et répréhensibles soient-ils. Ils et elles ne seront jamais inquiétés quand bien même les étapes successives de la procédure de signalement aboutiraient à qualifier précisément les faits.

C’est la défense des intérêts, de la réputation et de l’image des élu·e·s qui prime au détriment de la protection des salarié·e·s. Que nous reste-il si ce n’est un sentiment d’injustice et de négation de nos situations de souffrance au travail ? 

Nous ne nous laisserons pas faire !

Les sénateurs et sénatrices ne sont pas au dessus des lois, ni du code du travail, ni de leurs obligations de moyens quant à la santé et sécurité des salarié·e·s de parlementaires. Pourtant, le Bureau du Sénat en a décidé autrement. Ce précédent empêchera à l’avenir les collaborateurs et collaboratrices parlementaires d’espérer pouvoir être protégé·e·s par l’institution.

La violence incarnée par l’institution et une poignée de parlementaires par cette décision est un point de non retour. Nous prenons acte des limites de la cellule anti-harcèlement. Le Sénat protège celles et ceux qui harcèlent et brisent des vies. 

Notre syndicat a défendu la création de la cellule anti-harcèlement et a contribué à faire que la procédure soit externalisée afin que les enquêtes se fassent dans la plus grande transparence. Nous souhaitons briser l’omerta dans nos métiers, nous déplorons que les avis de la cellule ne soient pas suivis de mesures fortes et concrètes.

Désormais le constat est clair, quelles que soient les conclusions, c’est la relaxe ! La légitimité de la cellule n’est plus à prouver, elle est à enterrer. Nous ne nous tairons pas. Nous sommes et resterons toujours du côté des victimes.

La CGT-CP